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Régime Dukan : danger !

  • Hervé Pouchol (2011) : Régime Dukan, le pour et le contre. Monaco : Editions du Rocher.

M. Pouchol est producteur TV et journaliste. Il a notamment été rédacteur en chef de Sans Aucun Doute et les 7 péchés capitaux sur TF1. De fait, il est télégénique, avec de beaux yeux bleus. En revanche, il n’a pas l’habitude de faire des investigations neutres, documentées, de croiser les sources, etc. C’est du moins ce qui ressort de ce livre. On est très loin d’un quelconque journalisme scientifique. Le livre ne contient d’ailleurs quasiment pas de notes et aucune bibliographie ! A sa lecture, on se rend compte qu’on est bien des fois à la limite de la désinformation. Nous en reparlerons.

Si je rédige néanmoins un post sur ce livre dans la catégorie « Sources d’information », c’est qu’il a au moins un mérite : lister les risques et les effets néfastes du régime Dukan (de la page 76 à 81). Le régime Dukan est hyperprotéiné, faible en lipides et hypoglucidique dans ses deux premières phases (dites d’attaque – censée durée 5 jours au maximum – puis de croisière, nettement plus longue).

Les effets secondaires possibles sont les suivants :

  1. constipation sévère
  2. grande fatigue
  3. nausée
  4. augmentation du « mauvais » cholestérol
  5. problèmes de reins si on ne boit pas les 2 litres d’eau préconisés (misère !)
  6. sensation d’euphorie (qui renforce la tentation de prolonger la phase initiale de protéine pure – la phase d’attaque – , grisé(e) par la perte rapide de poids)
  7. trop grande concentration d‘acide urique dans le sang, qui « peut déclencher la formation de cristaux d’urate, notamment dans les pieds et les mains. Ces effets indésirables vont de la simple douleur articulaire à la crise de « goutte« .» (p. 77) Ciel !
  8. de fortes carences en vitamines et sels minéraux : «Le régime Dukan peut provoquer de fortes carences en minéraux, en vitamines, ce qui peut engendrer une très grande fatigue et d’autres symptômes comme les crampes, à cause du manque de potassium. De plus, la grosse consommation d’eau (2 litres d’eau par jour, ndlr), nécessaire pour éliminer les toxines produites par l’ingestion de grandes quantités de protéines, va aussi entraîner une évacuation des sels minéraux dommageable à l’organisme» (p. 78). Bref, on se retrouve en situation de malnutrition…..

Voilà qui ne fait pas envie. Malheureusement, H. Pouchol ne donne aucune indication quant à la fréquence des différents effets secondaires constatés. Lire la suite

Amaigrissement : mensonges sur la toile (2)

La toile fourmille d’informations totalement aberrantes relatives à la perte de poids. Après avoir exploré quelques pistes afin de comprendre pourquoi les mensonges prolifèrent à ce point sur internet (cf. Amaigrissement : mensonges sur la toile (1)), j’examine ici une série de propositions erronées, regroupées par thème. Cette liste n’est pas exhaustive, il s’agit d’une sorte de panorama des affirmations fausses que j’ai rencontrée lors de mes recherches online,  effectuées dans le cadre de l’écriture de ce blog.
Comme je l’indiquais dans le post précédent, je tiens à rappeler ici que beaucoup des personnes qui diffusent ces fausses informations ne le font pas dans le but de nuire à autrui, même s’il est à craindre que cela soit le résultat final.

La monodiète

Un aliment est présenté  comme susceptible de faire perdre du poids grâce à des vertus diverses. Le régime consiste à ne se nourrir que de cet aliment – ou parfois de 2 ou 3 aliments différents – pendant un temps déterminé (généralement court, de l’ordre d’une semaine).

Artichaux, ananas, lait caillé, raisins, tisanes, pomme, jus de légumes : tout y passe ! L’aliment est présenté comme « détoxifiant », « brûleur de graisse naturel », voir même comme ne contenant que des « calories négatives» (l’aliment coûterait à l’organisme plus d’énergie pour être digéré que l’aliment n’en contient au total…. un mythe tenace et du mensonge pur et simple. L’être humain est capable de digérer tous ces aliments et ne « perd » en digestion que quelques infimes calories au passage). Lire la suite

Les glucides (1)

Le règne animal et végétal sont composés de cellules. Chimiquement, les cellules sont constituées principalement d’eau, de sels minéraux et de biomolécules (Source : J. Braun, A. Paul, E. Westendorf-Bröring (2012) Biologie : Notions fondamentales SII, Le Mont-sur-Lausanne : Editions Loisirs et Pédagogie). Les quatre classes de biomolécules les plus importantes sont les protéines, les glucides, les lipides et les acides nucléiques (ibidem, p. 37). Notre alimentation se compose donc naturellement de ces différents types de biomolécules – dans des proportions variables.

La malnutrition

En effet, pour éviter la malnutrition, il est important de consommer chaque jour des lipides, des protéines et des glucides. La FAO définit la malnutrition comme étant un :
« Etat physiologique anormal dû à une insuffisance, un excès ou une quantité déséquilibrée de macronutriments et/ou de micronutriments. (Cet état, ndrl) Se réfère aussi bien à la sous-alimentation qu’à la suralimentation, ainsi qu’aux carences en micronutriments. »

Ainsi, pour être bien nourri, il ne suffit pas de manger suffisamment de calories. La composition des plats a aussi sont importance,
Ainsi, un apport insuffisant en protéines compromet la croissances des enfants, la cicatrisation et rend les organismes plus sensibles aux infections (Source ; FAO : la nutrition dans les pays en développement). Dans les pays pauvres, les régimes pauvres en viande, poisson et laitages sont courants et exposent les populations à la malnutrition, particulièrement en ce qui concerne les enfants et les femmes enceintes (Source : FAO; ibidem).

En revanche, un manque de glucide est rarissime, y compris dans les pays pauvres : « La principale source d’énergie de la plupart des Africains, des Asiatiques et des Sud-Américains est constituée de glucides qui peuvent atteindre 80 pour cent de leur ration.  » (FAO : ibidem).

A l’heure actuelle, c’est l’excès de consommation de glucides qui constitue un risque majeure de malnutrition, dans les pays pauvres comme dans les pays riches. Les conséquences en sont notamment une explosion des cas de diabète au niveau mondial (347 millions de diabétiques en octobre 2013,  selon les chiffres de l’OMS).